Le terme ivoire désigne principalement les défenses des éléphants chez qui les incisives poussent de façon extraordinaire. Cependant, par extension, on considère que d'autres animaux produisent également de l'ivoire : le narval, le babiroussa, le phacochère et le morse, également dotés de défenses ; l’hippopotame et le dugong (pour certaines de leurs dents), le cachalot et l’orque (pour toutes leurs dents).
Quelle que soit l’espèce, l’ivoire a la même structure : la partie centrale de la dent, la cavité pulpaire, est délimitée par la dentine qui forme une couche épaisse uniforme. C’est la composante principale de l’ivoire. Autour de la dentine, le cément fait adhérer la racine de la dent à la mâchoire. Une fois polie, une coupe transversale de défense d’éléphant ou de mammouth permet d’observer dans le cément des « stries de Schreger ». Ces lignes dessinent un réseau singulier formant des angles plus ou moins marqués. Leur mesure permet de déterminer s’il s’agit d’ivoire d’éléphant ou de mammouth. L’anneau de transition n’est pas toujours visible selon les espèces. Enfin, la dent est recouverte d’émail. Cette partie s’use le plus rapidement, elle disparaît souvent avec l’âge.
Ivoire poli, Saisie des Directions de Roissy, Lyon, Rouen, Bordeaux, 1986, 1989 et 1994
L’éléphant est le plus grand mammifère terrestre. Il appartient à la famille des animaux possédant un ou plusieurs sabots, les ongulés, et à l’ordre des Proboscidiens, animaux munis d’une trompe préhensile. La famille des Elephantidae regroupe l’éléphant d’Asie (Elephas) et l’éléphant d’Afrique (Loxodonta). Le Loxodonta vit dans la savane (Loxodonta Africana) ou dans les forêts (Loxodonta Cyclotis). Ce dernier est plus petit, ses défenses sont plus fines, quasiment droites et sont dirigées vers le sol. Leurs pointes sont denses et lourdes : très prisées par les ivoiriers, elles ont un grain plus facile à travailler.
Saisie de la Direction Interrégionale de Roissy, 2012
Cet animal de la famille des suidés (porcs) vit essentiellement en Indonésie et sur plusieurs îles dans cette région. On dénombre environ 4 000 babiroussas dans le monde. Cet animal atypique arbore deux paires de défenses dont la forme incurvée renvoie la pointe vers les yeux.
Saisie de la Direction Régionale de Paris-Ouest, 2014
L’espèce la plus représentée est l’hippopotame amphibie que l’on trouve sur le continent africain, au sud du Sahara dans les zones fluviales, les cours d’eau ou les estuaires. Sa répartition sur le territoire est de plus en plus restreinte à cause du déclin régulier de la population de l’espèce. On compte aujourd’hui entre 120 500 et 150 000 individus.
Ivoire poli, Saisie de la Direction Régionale de Provence, 2011
Le morse vit principalement dans les eaux arctiques et au nord des océans Atlantique et Pacifique. On dénombre
220 500 individus classés en plusieurs sous espèces. Leur chasse est réglementée car leur ivoire est recherché : il serait le plus pur après celui de l’éléphant d’Afrique. Sa survie n’est pas menacée mais la communauté internationale juge qu’il faut réguler le commerce de son ivoire.
Ivoire avec une face brute et une face polie et gravée, saisie de la Direction Régionale de Corse, 2008
Cette espèce vit dans tous les océans de la planète. La femelle se distingue des mâles car elle ne quitte jamais les eaux tempérées à chaudes tandis que les mâles migrent vers des eaux froides au printemps et en été. Malgré un nombre élévé d’individus, environ un million, les cachalots sont protégés à cause du pic de chasse des années 1980, ce qui a permis à la population d’augmenter depuis.
Ivoire poli sur socle en bois, saisie de la Direction Régionale de Nice, 2014
Le narval est un mammifère marin de l’ordre des cétacés qui vit dans les eaux glacées de l’Arctique. Les mâles possèdent une unique défense torsadée, issue de l’incisive supérieure gauche, qui peut mesurer jusqu’à sept mètres de long. Le narval est chassé depuis la fin de l’Antiquité pour sa défense en ivoire, vendue en tant que corne de la légendaire licorne. On en dénombre environ 80 000 dans les eaux canadiennes et quelques milliers sur le reste de la planète. Il est chassé principalement par les populations autochtones du Grand Nord, pour sa chair, sa graisse et sa peau, ressources vitales pour ces peuples.