En Europe, les techniques artistiques se développent à la période du Bronze récent (14e-13e siècles avant J.-C.) dans la Méditerranée orientale sur les ivoires d’éléphant et d’hippopotame. Les civilisations du bassin méditerranéen réservent ce matériau rare aux objets associés au pouvoir, à la royauté ou à d’importantes cérémonies. Traversant la Phénicie, les représentations orientalisantes se diffusent dans le monde grec où les ivoiriers gagnent une grande habileté. L’essor des routes de commerce vers l’Asie et l’Afrique permet de répondre à la demande croissante d’ivoire. Le port de Rouen et surtout la ville de Dieppe prennent une telle importance dans ce commerce que les ivoiriers s’y installent au 14e siècle. La production est de qualité, abondante, et le réalisme réapparaît, servi par une grande virtuosité.
En Chine, l’ivoire est utilisé dès le deuxième millénaire avant J.-C. pour des objets rituels ou cérémoniels destinés à l’empereur ou à la noblesse. On a retrouvé aussi la trace de petits objets domestiques souvent décorés d’animaux. À la fin du 13e siècle, l’essor du commerce permet à la Chine de s’approvisionner partout en Asie mais aussi en Afrique : la production d’objets en ivoire se diversifie et s’intensifie. Sous la dynastie des Ming
(14e-17e siècles), la statuaire, religieuse ou profane, forme la grande majorité des créations.
Manche en ivoire d’éléphant sculpté, cerclage métallique, verre
Saisie de la Direction Régionale de Provence, 2013
Culture lobi, Burkina Faso
Ivoire d’éléphant sculpté et teinté
Saisie de la Direction Régionale de Rouen, 2007
Ivoire d’éléphant sculpté
Saisie de la Direction Régionale de Rouen, 1991
Saisies de la Direction Régionale de Bordeaux, 1984 et de la Direction Régionale de Rouen, 1992
Culture baoulé, Côte d’Ivoire
Ivoire d’éléphant sculpté
Saisie de la Direction Régionale de Rouen, 2007
La position du personnage avec les mains jointes sur le ventre et les jambes semi-fléchies sur une base circulaire est caractéristique de la statuaire baoulé de Côte d’Ivoire. La statuette est caractéristique par son réalisme, la coiffure faite de nombreuses nattes, son aspect lisse et la sagesse symbolisée par la barbe. Ce type de statuettes ponctue certains rituels et rappelle l’organisation traditionnelle de la société baoulé.
Cet objet n'est pas authentique, il a été fabriqué à but commercial.
Culture baoulé, Côte d’Ivoire
Ivoire d’éléphant sculpté
Saisie de la Direction Régionale de Rouen, 2007
L’awele est un jeu de société africain. On y joue avec des graines ou des coquillages à distribuer et à récupérer dans les cases.
Royaume du Bénin
Ivoire d’éléphant sculpté, teint et peint
Saisie de la Direction Régionale de Rouen, 2007
Considéré comme un matériau noble, rare et difficile à sculpter, l'ivoire est toujours choisi et utilisé en intégrant à la représentation la symbolique de l’animal l’ayant porté. Les ivoiriers sont le plus souvent aussi des sculpteurs sur bois. Chaque tribu possède ses propres symboles et styles, liés à son organisation sociale et
ses croyances. Les royaumes du Bénin et du Zaïre ont produit les pièces les plus remarquables.
Cet objet non authentique a été fabriqué à but commercial.
Plaque d’ivoire d’éléphant peinte
Saisie de la Direction Régionale de Dunkerque, 1990
L’Empire moghol s’étendait de Kaboul à l’ouest jusqu’au Bengal à l’est et à Pondichéry au sud entre 1526 et 1857.
Le couple représenterait l’empereur moghol Jahangir, qui régna de 1605 à 1627, et son épouse Noor Jahan.
Ivoire d’éléphant sculpté
Saisie de la Direction Régionale de Dunkerque, 1990
Shiva est est un dieu indien. Il est représenté ici en dieu souverain tenant dans ses mains deux de ses attributs avec lesquels il s'est manifesté sur Terre, la hache et la gazelle.
Shiva fait partie de la Trimourti, « la trinité hindoue » qui incarne le cycle de manifestation, de conservation et de dissolution de l’Univers dont Brahma est le créateur, Vishnou le protecteur et Shiva le destructeur. Le trident est un symbole commun à la Trimourti.
Ivoire d’éléphant sculpté et peint avec des incrustations de pierres
Saisie de la DNRED, 2001
Ivoire d’éléphant sculpté
Saisie de la Direction Régionale de Paris, 2013
Ivoire d’éléphant sculpté sur socle en bois verni
Saisie de la Direction Régionale de Paris
Ivoire d’éléphant sculpté, incrustation de pierres, encre noire
Saisie de la Direction de Roissy, 2001
Puxian est une divinité dans la tradition bouddhiste qui symbolise la vérité ultime. En Chine, il est représenté sous forme féminine, sur un éléphant blanc qui symbolise la fermeté.
Ivoire d’éléphant sculpté
Saisie de la Direction Régionale de Paris, 2013
Une boule de Canton ou boule chinoise est réalisée à partir d’une sphère pleine où sont creusés plusieurs trous équidistants. La technique pour évider et mettre à jour les différentes sphères concentriques a été développée et dominée par les ivoiriers chinois à partir du 14e siècle. La ville de Canton en avait fait sa spécialité.
Ivoire d’éléphant sculpté et peint à l’encre
Saisie de la Direction Régionale de Lyon, 1990
Ivoire d’éléphant sculpté et peint à l’encre
Saisies de la Direction Régionale de Paris-Ouest, 1989 et de la Direction Régionale de Lyon, 1990
- Lapin sur une tortue
- Manchot avec son petit
- Trois rats sur un fruit
- Carpe Koï : au Japon, la carpe Koï est le symbole de la force et de la persévérance. Selon la légende, ce poisson se transforme en dragon après avoir remonté le fleuve Jaune.
Les netsuke sont des sculptures de petites dimensions qui font partie de l’habillement traditionnel japonais. Accroché à l’obi (ceinture), il maintient par contrepoids l’inro, petit panier servant de poche. En effet les vêtements traditionnels japonais en sont dépourvus. La technique de sculpture des netsuke a plus de 400 ans.
Les netsuke ne sont pas systématiquement réalisés en ivoire. Cependant, c’est un matériau noble que les artisans sculpteurs aiment travailler surtout pour des travaux de détails. Le sculpteur est traditionnellement assis en tailleur à même le sol afin de mieux ressentir l’énergie et la faire circuler entre la main et le netsuke.
La majorité des outils utilisés pour leur fabrication sont faits à la main, sauf la scie et la lime. Ce sont des couteaux de différentes tailles et formes avec un manche en bois épais. La lame en acier peut être très fine et pointue mais aussi incurvée comme un outil de dentiste. Traditionnellement, le sens de la taille va de l’extérieur à l’intérieur mais il peut différer selon le sculpteur.
Saisies des Directions Régionales de Paris-Ouest et de Lyon, 1989 et 1990
- Enfant tenant un oiseau
- Garçon tenant une carpe Koï : ce type de représentation est un porte-bonheur souvent offert pendant la Fête des Garçons au Japon.
- Petite fille à l'éventail
- Deux enfants assis
Il y a quatre grandes étapes de sculpture, chacune avec ses outils déterminés : le dégrossissage donne au netsuke sa forme définitive bien que les traits soient encore grossiers. Le polissage affine le sujet et donne un aspect lisse et brillant au matériau. La teinture se fait de façon progressive dans différentes soupes colorées. C’est souvent une étape préparatoire à la pose des couleurs. Enfin la gravure finale est la dernière étape, il s’agit en fait d’un polissage très minutieux afin de faire ressortir ou atténuer certaines zones teintes ou peintes.
Les netsuke représentent généralement des personnages, des divinités, des animaux ou encore des scènes érotiques.
Saisies des Directions Régionales de Paris-Ouest et Lyon, 1989 et 1990
- Fukurokuju : l'un des sept Dieux du Bonheur dans la mythologie japonaise.
- Fukurokuju dans une coquille
- Hotei portant des enfants : l’un des sept Dieux du Bonheur dans la mythologie japonaise. Selon la légende, il réparait les jouets cassés des enfants d’où la présence de ces derniers avec lui.
- Courtisane endormie : ce personnage pourrait faire partie du Conte du Genji écrit par une dame de la cour impériale japonaise au 11e siècle.